Au gre de mon temps, ...

Dernier regard sur mon patch hawaiien avec le tour de l'appliqué terminé.

Je voulais terminer ce tour pour retourner à mes petites croix. Une bonne chose de faite.

Place à mes cottages.

Au milieu de nulle part dans le fond d'un cratère du centre de l'île se trouve un lac.

Pour y accéder du côté nord, une seule route enfin plutôt une piste existe et des plus mauvaises sur la fin.

Après plusieurs heures et du soleil, ce genre de paysages s'offre à vous.

C'est au départ un lac naturel qui a été renforcé pour la production d'électricité. Il pleut énormément ici, d'ailleurs les parois coulent de partout autour de nous.

Cela fait un moment que je ne vous montre plus les avancées de mes encours en point de croix et en Hardanger.

En panne de fils, ma commande a pris un certain temps (un mois) pour me parvenir. En dehors des fils pour mes cottages, j'ai reçu ceux pour continuer mon encours de Hardanger sans oublier la boite de perles Mill Hill pour finir ma MNF.

Autant de temps pour recevoir quelques fils me direz-vous, c'est beaucoup. En fait non, c'était surtout un autre article commandé en même temps qui a causé ce retard. Un petit caprice plaisir que je voulais me faire depuis très longtemps et qui est souvent tombé dans les oubliettes pour du plus raisonnable.

Me voilà donc devant mon premier plaid pour bébé, un baby afghan pour broder une magnifique grille que j'ai dans mon stock et dont je vous parlerai bientôt. Un vieux projet qui commencera à prendre forme sitôt mes cottages finis.

Ce weekend, dans la chaleur polynésienne avec un ciel magnifiquement bleu donnant des jeux de couleurs irréelles, un peu d'exotisme à travers ces quelques photos.

lumière de fin d'après midi sur le coin repas avec cette nappe de tifaifai.

Coin de chambre avec ces lampes en bambous et globe en fibre naturel, simples et jolies à la fois.

Je vous parlais d'un peintre d'ici dans mon précédent post.

Le hasard faisant bien les choses, au mur au-dessus du lit est accroché un cadre avec une image d'une de ses oeuvres.

Un tableau de sable pour finir la semaine, avec une belle vahine.

Elle est tirée d'un livre sur les débuts d'un artiste installé depuis un moment sur le fenua et dont j'ai pu admirer, il y a quelques mois, sa dernière expo.

C'est une huile sur toile d'un mètre de haut datant de 1997.

Ma vahine quant à elle, est beaucoup plus modeste et tout en sable.

Et bien non, ce n'est pas ici en Polynésie. Vous me trouvez difficile. Il ne faut pas.

C'est ici que j'habite et j'en suis pleinement heureuse. Mais de temps en temps, je rentre chez moi en Bretagne, j'en ai besoin.

Quoi de plus naturel que de vouloir coucher un paysage pareil à la pastel.

Ce n'est qu'une ébauche, un début bien sur, mais j'y prends goût.

Je retourne à mes ardoises de toit beaucoup trop bleues à mon goût.

Mon patch hawaiien prend forme. Petits points sur les deux premiers angles ainsi que sur les trois quarts du tour.

Reste les deux derniers angles pour finir cet appliqué. J'ai bien envie de rajouter un petit quelque chose dans le milieu.

La plongée a repris au plus grand plaisir de ma fille avec son nouveau matériel à étrenner aussi, principalement ses cadeaux d'anniversaire.

Plongée en lagon pour reprendre en douceur avec sa directrice de plongée. Elles "s'amusent" bien toutes les deux.

C'est vrai que la fois suivante, ils se sont tous retrouvés en océan et là, le ton change et la compagnie aussi.

L'arrivée d'un banc de requins fut un grand moment pour ma fille bien que ce n'était pas la première fois.

Croiser un ou deux est assez fréquent lors des plongées mais elle n'avait pas eu la "chance" d'en voir autant en une seule fois.

Je vous laisse imaginer ma tête en voyant les photos et je vous en montre qu'une partie!!!

Je ne panique plus, enfin plus vraiment. Elle est très bien encadrée et entourée. D'ailleurs comme si cela ne suffisait pas, son père du haut de ses 51 ans vient de passer son niveau 1.

Il y en a plus qu'une qui a les pieds sur terre à la maison et celle-là préfère les travaux d'aiguilles (lol). Vous voyez de qui je veux parler!

Tout d'abord un grand merci pour vos commentaires et mails à propos de mon post précédent. Je ne souhaitais alarmer personne et encore moins choquer mais cette situation si exceptionnelle le fût pour bon nombre de personnes ici.

Ma fille n'a pas vraiment eu l'air traumatisé, l'apanage de la jeunesse, je suppose. Peut être pas si mal à près tout jusqu'à son cours suivant de SVT, entièrement ciblé sur les tsunamis, de leur formation aux risques encourus par la population, films à l'appui. Une révélation sur ce qui aurait pu arriver, mais surtout  une prévention pour les jeunes qui ont pu en parler à la maison en rentrant.

La vie a quand même vite repris son cours même si un autre séisme a eu lieu au Tonga aujourd'hui mais sans tsunami.

Je vais clore ce chapitre en espérant que ce soit définitivement parce que je voulais vous montrer mon Hardanger.

Bien sûr, il y a comme un goût de déjà vu pour vous. Mais pour moi, il est motivant  de mettre ces avancées en ligne pour me donner le courage de continuer, car mine de rien, il y a des heures de travail à chaque fois.

Dernière ligne droite, le dernier quart pour boucler ce premier tour.

Un début de matinée calée sur ma méridienne à coudre mon patch d'hier quand le téléphone sonne.

En gros, cela commence comme cela: Chérie, ne t'inquiètes pas, une alerte au tsunami a été déclenché après un tremblement de terre aux Iles Samoa. On devrait avoir vers 10h 30, une arrivée de vague(s) de 80 à 1 mètre de haut. Tu n'entends pas la sirène?

La sirène, ben non, il a tellement plu, un moment avant que les fenêtres étaient fermées et puis les bruits de la ville. Coup d'oeil à la fenêtre, ma voisine est dehors et inquiète. On entend vaguement une sirène en fond. Ma fille mon bébé est au collège dans la ville voisine. Il reste trois quarts d'heures, que faire, quoi prendre, pour aller où?

J'allume ma TV et là une édition spéciale avec annonce très avenante:

Alerte rouge tsunami déclenchée. Nous demandons à la population de quitter au plus vite les bas de l'île et de monter au moins à 5 mètres, attente de vagues.. Surtout, restez calmes!!!!

C'est décidé, je vais chercher ma fille, autant être ensemble dans ces cas-là. Plus de téléphone, lignes saturées, nous dira-t-on plus tard. Je sors la voiture et je préviens ma voisine qu'il vaut mieux monter sur la colline derrière la maison d'après la TV.

Ma plus grande peur, les embouteillages jusqu'au collège. Mais non, je passe devant les écoles du quartier, les parents arrivent déjà. Dans la ville voisine, une impression de normalité inquiétante dans les rues, les gens vaquent à leurs occupations. Une dame en 4x4 s'arrête près du parking d'un commerce et crie à la cantonade qu'un tsunami arrive, il faut aller vers les hauts.

Enfin le collège de ma fille, là non plus pas encore de bouchon, les parents ne s'éternisent pas. On a fait monter les élèves aux étages des bâtiments. L'énervement et l'incertitude sont palpables. La responsable appelle aux haut-parleurs les enfants réclamés.

Des parents arrivent et récupèrent leurs enfants et moi ma fille et je remets sa copine à son père arrivé entre temps après avoir été viré du boulot pour évacuation. Nous gagnons les hauteurs. Il y a déjà du monde réfugié sur les bas-côtés des rues. Beaucoup regarde le lagon en écoutant la radio.

Je pense à tous ces gosses à l'école, à tous ces gens qui ne savent pas encore ou, qui cherchent aussi à récupérer leur famille pour se mettre à l'abri.  Mon Dieu, il y a des fois où l'on préfèrerait vivre autre chose que la situation présente.

Nous espérons tant que l'alerte ne servirait qu'à une sorte d'exercice géant sans conséquences graves voir catastrophiques.

Et ce fût le cas. Quatre vagues sont venues mourir sur nos côtes, la plus haute étaient de 40 centimètres. Restaient les îles Marquisiennes les dernières à être touchées, deux heures plus tard, avec des vagues d'un mètre, là aussi plus de peur que de mal.

En bas à Papeete, ce ne fût pas simple. Beaucoup de gens ont appris l'alerte très tard, voir certains bien après coup. D'autres sont restés coincés dans des embouteillages en raz du lagon. Beaucoup s'inquiétaient pour leurs enfants scolarisés. Des écoles entières ont été évacuées vers les hauts. Certaines sirènes d'alertes n'ont pas fonctionné ou non pas été déclenchées. En général, la population a quand même réussi à se mettre en sécurité. Mais on a vu ce soir à la TV, des jeunes en train d'attendre les vagues pour surfer au nord de Papeete.

En milieu d'après-midi, l'alerte a été levée sur toute la Polynésie Française et un beau ciel bleu que l'on avait presque pas vu depuis plusieurs jours est revenu.

Rentrées à la maison, je me suis donc recalée dans ma méridienne. J'ai attrapé mon patch en me disant que l'on avait eu beaucoup de chance aujourd'hui. Oui, vraiment beaucoup de chance!

Et de penser aux Iles Samoa, à l'assaut des vagues atteignant les 4 mètres, ravageant les côtes entraînant désolation et morts.

Espérons qu'il n'y ait pas d'autres secousses et d'autres alertes surtout de nuit.